À propos du projet
Deux chemins se séparaient dans un bois, et là, j'ai suivi le moins souvent emprunté. Et cela a fait toute la différence
Nombre de représentations
+ de 50 représentations locales
Durée
65 minutes
Le projet. Le projet. Le projet. Le projet.
Le projet. Le projet. Le projet. Le projet.
Deux chemins se séparaient dans un bois, et là, j’ai suivi le moins souvent emprunté, et celà a fait toute la différence
Introduction
Durée du spectacle : 1 heure 5 minutes
Les collaborateurs
Florient Jousse
Robin Frédéric
Scénographie
Alain Cadivel
Brice Nauroy
Lionel Mercier
Audrey Saad
Ameylia Saad Wu
Coproduction
Crédit photos: Enilorac & Vincent Laborde
L'histoire
Mes ancêtres ont fait 4km en
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Voilà la constatation implacable du jeune Maxime Berthon, habitant d'un petit village au bord de l'océan Atlantique. Et il voudrait que ça change. Mais comment faire?
Sur nos routes c'est avant tout l'histoire d'une prise de conscience effroyable qui va enclencher
un choix et faire naître un nouvel angle de vue sur le monde et les autres. Le rêve d'être
porteurs de mots, messagers d'histoires du monde, devenir comédien, sera le moteur sousjacent
de Maxime. Il faudra qu'il outrepasse ce que ses parents avaient prévu pour lui :
poursuivre le restaurant familial, une vie bien rangée qui ne dévie pas d'un plan emprunté aux
codes séculaires. Il devra éroder son ignorance du monde à travers de grands voyages, du
carrefour de Shibuya à Tokyo aux pitons de La Réunion où il sera fasciné de constater que sur
l'île, les aïeux ont plutôt fait 4000km et parfois de force. Cette île où, pour la première fois, il
sent que« c'est là où il doit être».
Dans cette aventure aux confins du monde, où l'on suit Maxime dans ses confidences, il
n'avancera pas seul. En reconvoquant son enfance au début de la pièce, alors qu'il est au plus
bas, il va réveiller des jouets sur qui il pouvait compter jadis.
Il y aura notamment
Michelangelo, la Tortue Ninja cool, excentrique et obsédée par les pizzas, toujours de bons
conseils, et la Petite Joueuse de Harpe, une fève de galette des rois anciennement gri-gri,
devenue confidente bien réelle, qui le guidera jusqu'au bout des résolutions à tous ses
problèmes.
Enfin, les Autres évoqués dans la pièce ne sont pas uniquement les rencontres hasardeuses
développées dans les portraits-podcasts. C'est aussi les plus proches. Tout au long de la pièce,
un fil rouge sensible, non plus traité en son mais dans l'interprétation dramatique, se tisse
entre Maxime et ses parents, notamment avec son père, bourru, borné, travailleur à l'excès.
Les deux destins, père et fils, se retrouveront à La Réunion comme« les Autres», sur l'ile-pivot,
pierre angulaire pour une renaissance.
Sur nos routes, dans sa progression, est une ascension poétique et humaniste.
Les portraits & podcasts
Les portraits-podcast sont la résolution d'ellipses au coeur de la pièce, un moyen d'aller plus loin dans l'histoire que j'ai écrite, de continuer à la vivre en dehors du théâtre.
Pendant plus d'un an, après avoir sillonné les sentiers réunionnais, les
routes d'ici et d'ailleurs, j'ai glané ici et là, les voix de quelques illustres
inconnu.es aux destins singuliers dont nous avons gardé trois vestiges,
disponibles à l'écoute maintenant. Vous reconnaîtrez alors peut-être que
l'un d'eux est plus illustre qu'inconnu.
Comment mêler alors ces « Autres » à ce récit autofictif de Sur nos routes,
qui pose la question d'où je pars et où je vais, pourquoi vouloir être artiste
aujourd'hui, à quoi ça engage, les liens familiaux etc ... ?
Au départ, intégrés comme des jaillissements sonores peuplant l'esprit du personnage principal, nous avons décidé de leur donner une existence propre, détachée de la pièce, sous forme de podcasts à télécharger par QR code dans les halls d'accueil des théâtres ou directement sur les feuilles de salle. Pour autant, vous pourrez faire le lien entre ces« Autres» et la pièce Sur nos routes.
Podcasts
Jack
Le premier portrait est celui du plasticien-performeur sans frontière, Jack. De son enfance dans la ville du Port d'après- guerre aux longues découvertes des pays d'Afrique et d'Amérique du sud, il nous raconte des anecdotes de vie et ses inspirations, et toutes ses décisions qui l'ont poussé à sans arrêt s'intéresser aux confluents des cultures. C'est le sage assis que Maxime rencontre à La Réunion et qui lui donnera accès à la mystique de l'île.
Karim et Hakima
Le second portrait est double. Il concerne Karim, tunisien, et Hakima, algérienne, deux backpackers qui ont traversé du nord au sud l'Afrique. Leur portrait évoque sans la nommer la traversée glaçante du no man's land qui sépare le Maroc de la Mauritanie et propose une réflexion sur l'identité que l'on a, que l'on nous donne. Leur destinée converge à La Réunion. Dans la pièce, ils vont orienter Maxime vers l'île.
M. Bassonville
Le troisième et ultime portrait s'attarde sur une route posthume, celle de M. Bassonville, figure marquante du Tévelave dans les Hauts des Avirons, dans l'ouest de l'île de La Réunion. Il était tizanèr, spécialiste du faham, l'orchidée sauvage endémique des forêts humides. Un jour que son médecin venait de le dissuader de repartir au coeur de la nature, il prit malgré tout la décision d'y aller. Puis il disparut. Son fils, Frédéric, raconte son père. C'est le portrait-clé qui aura pour effet de déclencher une prise de conscience chez Maxime pour renouer les liens très ténus avec son père.
Vidéos
C'est souvent par des choix fermes qu'on se permet de se réaliser. La Compagnie Tilawcis a rencontré des femmes et des hommes pour saisir les carrefours de leurs existences sous forme de podcast et courtes vidéos.
Réalisation vidéo: Russel Mahomed Cassim | Réalisation sonore: Lionel Mercier
Autour de la création
Des portraits de vies et une exploration des choix à travers l’art et la médiation
Des visages sans vies sages
Pour ne pas s'arrêter au strict champ de la création, Florient Jousse a parcouru l'île et le dehors, accompagné d'un vidéaste, en quête de personnes croisées en chemin. Le but est d'ouvrir un focus sur dix portraits d'hommes et de femmes, aux vies simples et parfois extraordinaires et les questionner sur les choix qu'ils ont pu faire, qu'ils auraient pu faire ou qu'ils n'ont jamais fait. On reprend ainsi les thèmes de Sur nos routes dans ce side project qui rejoint celui des portraits- podcast. Ces portraits seront diffusés prochainement sur le site internet de la Compagnie Tilawcis,
Médiation
Sur le même principe, nous organiserons des modules de médiation dirigés vers les scolaires à partir du collège niveau 4e et ce jusqu'à l'Université. Cela pourra très bien toucher également les clubs seniors.
Ces modules se décomposent comme suit:
Atelier d'écriture sur la thématique du choix. Qu'est-ce que ça représente de faire des choix ? En avez-vous déjà fait ? Dans quel état se trouve-t-on quand on en fait ?
Celui-ci peut être la continuité de l'autre ou pris séparément. Les portraits audios et/ou vidéos, selon le temps accordé à la
médiation. Dans cette optique, nous
allons proposer aux portraituré.es d'évoquer un souvenir d e choix
réellement fait et un autre imaginaire.
Florient Jousse guidera les personnes
devant la caméra pour l'interprétation. Le résultat de l'ensemble des portraits sera une diffusion dans l'enceinte de l'établissement ou dans une institution
partenaire des évènements.
L'équipe artistique
- Florient
Jousse - Acteur, dramaturge
Comédien, formateur, dramaturge et metteur en scène, il est lié depuis l’enfance à l’île de La Réunion. Il s’y installe définitivement en 2017 pour intégrer la Compagnie de l’auteure Lolita Monga, et s’immerger pleinement dans un travail de fond sur l’Histoire de l’île, ses cultures, ses spiritualités et sa langue. Il y affine l’identité d’une interprétation organique, tellurique. Il créé la Compagnie Tilawcis en 2019 et écrit sa première pièce dans la foulée, Frénésies, un road-théâtre initiatique dont le rayonnement ira jusqu’aux Etats-Unis lors d’une tournée à travers 8 Etats. Le texte sort chez Zébulo Éditions en diffusion mondiale. Par ailleurs, il incarne l’aviateur Roland Garros en 2021 dans un biopic théâtral, co-écrit par Vincent Roca et Eric Bouvron, mis en scène par ce dernier.
Après avoir été artiste associé à la scène conventionnée de Saint- Benoît, Le Théâtre les Bambous, il devient à partir de 2022 et jusqu’en 2024, artiste partenaire du Centre Dramatique Nationale de l’Océan Indien, le Théâtre du Grand Marché. Il y crée sur cette période, dans le cirque de Mafate, le juke box humain itinérant Des bouches et des Oreilles, et Sur nos routes, une autofiction à plusieurs voix. En 2025 sort Flamboyants! une création originale, théâtrale et musicale, qui rassemble trois créolités pour la première fois réunies, représentées par un chef des Mardi Gras Indians de La Nouvelle-Orléans, deux joueuses portoricaines de bomba, deux maloyèrs et un acteur de La Réunion. Cette même année, il devient résident à la prestigieuse Villa Albertine aux États-Unis.
- Robin
Frédéric - Metteur en scène, direction d'acteur
Frédéric Robin est né le 1 octobre 1961 dans la Meuse. Il suit des études en comptabilité, et décroche son BEP... pour enfin s'autoriser à se réaliser dans le théâtre, comme le lui inspirent ses grand-pères, tous deux artistes à leur manière ... En 1982, li s'engage comme volontaire auprès d'une ONG à Madagascar. Après deux ans à Antsirabe, transformé, il sait que s'il quitte la Grande île, c'est pour être comédien. De retour en Lorraine, il est reçu au Conservatoire de Nancy mais une partie de lui-même se trouve encore dans l'Océan Indien. En 1985, sans doute pour se rapprocher de Madagascar, li arrive à l'île de la Réunion qu'il ne quittera plus jusqu'à aujourd'hui. Dès 1986, il s'implique auprès de compagnies théâtrales réunionnaises (Talipot, Théâtre Vollard et la Compagnie Acte3 qu'il co-fonde avec Lolita Monga...) poursuit sa formation d'acteur auprès de divers metteurs en scène (Paule Annen, Pierre Constant, Philippe Adrien...). Comédien, puis metteur en scène, devenu Robin Frédéric à la scène (hémisphère sud oblige !), il dirige le théâtre Les Bambous de St-Benoît depuis 2001. Dans la même année, le théâtre de la ville devient « scène conventionnée » pour son programme autour des auteurs vivants et des « expressions d'aujourd'hui » et en 2019, une « scène conventionnée d'intérêt national » -Art &Création.
- Anne-Laure
Jullian de la Fuente - Scénographe
Anne-Laure Jullian de la Fuente est architecte-scénographe franco-chilienne diplômée de l’Ecole d’Architecture Paris- Belleville (2006), de la faculté de théâtre de l’Universidad Catolica de Santiago de Chile (2014) ainsi que de la Technische Universität de Berlin _ Master of Arts (2018). Motivée par l’envie de voyager et la curiosité de travailler à l’étranger, son parcours professionnel lui permet d’acquérir une expérience internationale très riche: Bruxelles, Mozambique, Guadeloupe, Vietnam, Chili, Berlin puis Sénégal, elle vient de s'installer à l’Ile de la Réunion. Passionnée de théâtre et de danse contemporaine, elle participe à la conceptualisation, à la projection ainsi qu’à la réalisation, à la construction et la production de différentes projets d’installations, de théâtre, de danse et de cirque.
- Alain
Cadivel - Concepteur et régisseur lumière
Intermittent depuis Mai 1996 à La Réunion, Alain a réalisé de nombreuses conceptions et créations lumière, plusieurs fois créateur lumière, régisseur lumière, directeur de la photographie, chef électricien, électricien, régisseur général, technicien de tournée, en salle de spectacle, pour du ‘live’, pour de la danse, des concerts, du théâtre, des événementiels, des salons, de la publicité, des émissions de télévision, des clips, courts métrages et de nombreuses formations 'lumière'. Intervenant depuis plusieurs années auprès d'Antenne Réunion, il est depuis Août 2019, directeur de la photographie et responsable de la lumière sur le plateau du journal télévisé de la chaîne de télévision.
- Brice
Nauroy - Création, arrangement musical
Musicien, passé par le conservatoire, des études d’électro-acoustique puis d’ingénieur du son, Brice Nauroy a développé au sein de groupe tel que, John Keltrain, Lo Griyo, Nathalie Natiembé, son intérêt pour la musique électronique et les expérimentations sonores. Passionné de machines et instruments électroniques il est un musicien aux mul- tiples facettes, toujours en recherche de nouveaux territoires sonores et curieux de nouveaux modes de composition musicale. Il pose, en bon magicien, des nappes de sons sous le texte de Frénésies (première création de la Compagnie Tilawcis) pour créer l’atmosphère du temps suspendu, du voyage.
- Audrey
Saad - Harpe, voix et chant lyrique
Musicienne de formation, Audrey Saad obtient son diplôme de fin d'études musicales de harpe classique au Conservatoire National de Région de Toulouse et poursuit le chant lyrique dans les conservatoires de Paris auprès de Claudine Lecoz puis Julie Hassler. Depuis 2012, elle étudie également le clavecin au conservatoire de Bobigny et suit les journées de formation de musique ancienne au Conservatoire Régional de Tours. Comédienne diplômée de l'Académie Internationale des Arts du Spectacle dirigée par Carlo Boso, elle s'investit depuis dans des projets théâtraux où la musique instrumentale et chantée tient importance considérable. Formée au théâtre classique et à la Commedia dell'Arte, elle collabore depuis avec les compagnies Théâtre Dell'Arte, Aigle de Sable, Fracas d'Art, Casa Orfea, et le Teatro Malandro d'Omar Porras en tant que comédienne, chanteuse et directrice musicale.
- Ameylia
Saad Wu - Harpe
Ameylia Saad Wu est soprano, harpiste et compositrice sino-libanaise réunionnaise. Elle s'inspire de ses origines multi-ethniques et du personnage mythique de al Sirène pour créer un univers entre onirisme et modernité. Diplômée de musicologie (Licence I), des 3ème et 4 è m e cycles des Conservatoires Nationaux d'Aix-en-Provence, Marseille et Milan, en chant lyrique et en harpe, lauréate de concours internationaux (Opéra de Canari, Leopold Bellan, UFAM...), elle est régulièrement l'invitée de festivals et événements culturels en Europe et au Moyen-Orient. Interprète créative et pleine de sensibilité, elle se produit avec la même aisance sur les scènes des musiques classiques que celles des musiques du monde. Son parcours singulier est relaté dans l'ouvrage "Les Libanais dans le Monde" de Roberto Khatlab, Ed. Daer Al Mashreck. Ameylia est récompensée du Trophée de l'Association Culturelle Chinoise Réunionnaise pour l'ensemble de son travail d'artiste réunionnaise d'origine chinoise.
Note d'intention
Nous sommes tous à un moment donné des êtres soumis à décision. Des petites décisions qui donnent une tendance à notre quotidien, à nous-mêmes, mais aussi des choix existentiels qui s'imposent parfois pour notre survie, pour notre avenir. Ceux-là, on peut rarement les contourner. De là, se tracent des chemins quand d'autres se referment. C'est le point de départ de Sur nos routes. Je voulais saisir le cheminement de quelqu'un qui se trouve à cet instant précis à un carrefour où de nombreuses possibilités se présentent. Ycompris les plus folles, les plus controversées au regard des proches. Pour ce faire, j'ai puisé souvent dans la matière la plus évidente : ma propre histoire. Après Frénésies et son rythme endiablé, pour ce deuxième projet d'écriture, je souhaite donner la part belle à un regard plus profond, plus contemplatif aussi, sur le voyage et les rencontres, comme |'on projette son esprit au- dehors, la tête posée sur la vitre d'un bus qui nous emmène tout près ou très loin. Cette quête de capter l'intime tout en délicatesse a des répercussions à chaque endroit de la création. Au niveau de l'interprétation, l'acteur et l'actrice sont des passeurs de mots dans un dénuement total. Excepté quelques personnages marqués pour dynamiser al pièce, el récit compte juste les mots pour faire lever les images. La scénographie, elle aussi participe de cette recherche d'essentiel, avec un objet minimaliste : un cube transformable. Jusque dans les lumières, le but est de s'amuser à varier les effets en prenant comme base le plein feu, l'effet lumineux le plus simple. Pour renforcer la part sensible du propos et son aspect brut, j'ai imaginé assembler de la musique électronique légère sous forme de nappes en lien avec un instrument acoustique inhabituel : la harpe. L'ensemble s'accorde pour donner une forme spectaculaire la plus proche possible du public.
En parallèle, pendant plus d'un an, après avoir sillonné les sentiers réunionnais, les routes d'ici et d'ailleurs, j'ai glané ici et là, les voix de quelques illustres inconnu.es aux
destins singuliers. Comment mêler alors ces « Autres » à ce récit autofictif qui pose al question d'où je pars et où je vais, pourquoi vouloir être artiste aujourd'hui, à quoi ça
engage, les liens familiaux etc...?
Au départ, intégrés comme des jaillissements sonores peuplant l'esprit du personnage principal, nous avons décidé de leur donner une existence propre, détachée de al pièce, sous forme de podcasts à télécharger par QR code dans les halls d'accueil des théâtres ou directement sur les feuilles de salle. Pour autant, le public saura faire le lien entre ces « Autres » et al pièce Sur nos routes. Le protagoniste y fait référence de façon elliptique dans son récit. Ainsi, les portraits audio sont la résolution d'ellipses au cœur de al pièce, un moyen d'aller plus loin dans l'histoire, de continuer à la vivre en dehors du théâtre.
Pour mener à bien ce travail d'enregistrement, je me suis entouré des spécialistes du son Lionel Mercier et Brice Nauroy. Ils ont dans leur travail pu matiérer ces portraits sonores et laissé le champ libre à l'imagination des auditeurs.trices.
A l'heure où le lien social est menacé, Sur nos routes se présente comme une œuvre bicéphale, théâtrale et auditive, une traversée en solidaire, avec La Réunion comme pivot, pour évincer « l'enfer c'est les Autres » et plutôt croire au « s'en-faire pour les Autres »
- Florient Jousse, responsable artistique de la Compagnie Tilawcis